The Horrors - Strange House

Publié le par NedLabs

horrors.jpgSortie Juin 2007

D’abord rebuté par une première écoute peu concluante du disque sur une borne FNAC en MP3 compression maximale et avec le haut-parleur droit en panne, je ne m’étais pas décidé à l’achat de l’album Strange House des bien-nommés Horrors. Il faut dire que la hype qui avait propulsé la sortie de ce premier effort, NME et Rock n’ Folk à l’appui, n’avait pas de quoi inciter à la clémence. Il fallait que ce soit du lourd, sans quoi le couperet tomberait. Mais bon, les cinq dandys gothiques charbonnés comme des tapineuses moldaves et leur posture New-York-Dollsesque, ainsi que cette irrésistible hure de sanglier sur la pochette, ont finalement eu raison de mon intégrité et de mon bon goût. Boum, me voilà avec la galette entre les mains. On a beaucoup parlé de revival garage pour qualifier la musique des Horrors. Outre le fait que le terme de garage ne signifie finalement rien quant à un contenu musical, cela est en plus assez loin de ce qu’évoque Strange House. Oui, le son des Horrors est très sale. Evidemment ils évoquent les Sonics avec ce clavier 60’s qui vient se poser sur les guitares-tronçonneuses. Oui enfin, le disque est rempli de gimmicks et de références aux groupes garage. En revanche, la rythmique est incontestablement punk, et les ambiances l’empruntent davantage aux Cramps, mais exit le rockab’… Psychopunk serait donc plus adapté pour décrire ce qui percute mes tympans. Difficile d’apprécier le disque à la première écoute (sauf pour les plus énervés) : c’est bestial, à la fois lourd et strident, et très modérément mélodique… Pourtant, force est de reconnaître que l’ensemble est tellement extrême et atypique qu’on se laisse rapidement emporter, d’autant plus que l’univers des Horrors est très cohérent, la musique collant parfaitement au graphisme gothique arty de l’album. La force de ces titres réside d’ailleurs beaucoup dans les thèmes qui évitent la vulgarité goth pour raconter des histoires bien glauques mais classieuses (la collection morbide de gants sur "Gloves"…), souvent très référencées (le "Jack the Ripper" de Screaming Lord Sutch, "Sheena is a Parasite", "Count in Fives"… référence aux Count Five ?). Les Horrors maintiennent la pression jusqu’au bout avec des titres aussi violents que foutraques (j’ai déjà cité les meilleurs, rajoutons "She’s the new Thing", "Thunderclaps" et le cauchemardesque "Gil Sleeping"). Et me voilà pris au piège : cet album est foutrement bon et nouveau, violent, excessif, et d'un bon mauvais goût assumé… Un peu les petits frères goths des excellents Hives. « Psychotic Sounds for Freaks and Weirdos », sous-titrent les Horrors, et c’est une assez bonne définition. 

beat2.jpg

 

Publié dans Derniers-nés

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
E
Un disque plutot pas mal. En revanche le Psycho est dejà un melange de Punk et de Rockab', donc le Psycho punk ne peut pas exister. Mais bon laissons ça aux journalistes specialisé...
Répondre
N
J'imagine... C'est effectivement du bon, et surtout, du nouveau...A+!
Répondre
G
tres bon disque! "Count in fives" et "she is a new thing" n'ont pas quitté mon ipod de tout l'été
Répondre
N
Oui, pas évident de rentrer dans ce disque... J'attends ta chronique avec impatience !
Répondre
A
Ah, quel disque étrange... Une de mes prochaines chroniques, tu m'as devancée de peu ! En tout cas, tu as parfaitement raison sur un point : j'ai sacrément détesté à la première écoute !
Répondre