The Cramps - Big Beat From Badsville

Publié le par NedLabs

Sortie 1997

Rares sont ceux qui parviennent à faire de la série Z une forme d’art. Mais les Cramps ne sont pas n’importe qui : les Ed Wood du Rockabilly, les Roger Corman du Garage. En bref, une certaine maîtrise du sujet quand il s’agit de composer sur des mouches mutantes, des ados loup-garous ou des zombies danseurs. La mort au début de cette année de Lux Interior, tête (mal-)pensante du combo original de Sacramento marque un triste coup d’arrêt aux 30 ans carrière des inventeurs du Psychobilly, qui continuaient régulièrement à sortir, depuis leurs deux disques fondateurs Songs the Lord Taught Us et Psychedelic Jungle, des albums fort ludiques à défaut d’être toujours franchement géniaux. Pourtant, en laissant traîner une oreille distraite sur ce Big Beat From Badsville daté de 1997 (leur avant-dernier effort), difficile de ne pas rapidement se laisser captiver par des compositions au cordeau et une énergie inaltérée. On ne peut pas dire que les Cramps réinventent leur style, mais là où leur rockab’ devenait parfois poussif sur les albums de la fin des années 80 et du début des années 90 (Flamejob…), la production franchement acérée de ce disque confère un sacré coup de jeune aux titres qui sonnent à nouveau comme des coups de cran d’arrêt dans un perfecto. Enregistré et mixé maison par un certain Earl Mankey, dont on imagine que la baraque doit se souvenir de quelques sessions bien sauvages, l’album est d’ailleurs produit par nuls autres que Lux Interior et son infernale moitié Poison Ivy. Le résultat est parfaitement agressif, dès le "Cramp Stomp" introductif toutes guitares en avant, la fuzz enveloppant le tout avec un rendu qui fait pourtant presque « propre ». Les titres, quant à eux, sont de petits joyaux d’épouvante kitsch qui reprennent les thèmes chers au groupe (du monstre, du nécrophile, de la maîtresse SM, de l’animal mutant psychotique en veux-tu en voilà…) dans un écrin de riffs méchants. Comble du vice, les Cramps récupèrent la fameuse Sheena Punk Rockeuse des Ramones pour lui faire intégrer cette fois une bande de vampires gothiques s’adonnant aux joies de l’exhumation ("Sheena's in a Goth Gang"). Pour ne rien gâcher, les lyrics au quatrième degré sont à faire fuir n’importe quel représentant de Familles de France dépourvu d’humour (pléonasme ?), et à marquer votre visage à vous d’un rictus vicelard en écoutant tout ça au casque dans la rue. Florilège, avec le lascif "Like a Bad Girl Should" (“Ooooh, You smell good… Ooooh, You taste good… Like a bad girl should!”) ou encore le délicieux "Queen of Pain" (“Queen of Pain, Queen of Pain, I’m bad and I know I’m to blame! Queen of Pain, Queen of Pain, These marks ‘ll be hard to explain!”). Et pour ravir définitivement ceux qui n’étaient pas encore convaincus, l’édition CD de 2001 contient en bonus quatre titres vraiment pas dégueulasses, dont en particulier une reprise des Embers (a priori), obscur groupe des 60’s pour le très tubesque "I Walked all Night". Et rien que parce qu’ils pouvaient dénicher des trucs pareils, les Cramps vont nous manquer…

Publié dans Disques de passage

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C
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N
<br /> START!<br /> <br /> <br />
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S
<br /> C'est fou, je n'ai jamais pris le temps d'écouter les CRAMPS... :-(<br /> <br /> <br />
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