David Gilmour - On an Island
Sortie Mars 2006
Vous est-il déjà arrivé d'avoir deux heures à tuer, sans moyen de transport, avec pour seul voisinage un hypermarché Carrefour? Ceux qui comme moi ont déjà vécu cette expérience unique me comprennent, et peuvent se targuer d'être devenu les individus les plus stoïques qui soient... Car dans un hypermarché Carrefour, quand on n'a pas de but précis, l'ennui se déclare très tôt, en général après l'exploration méticuleuse des rayons sièges de toilettes et jouets pour animaux. C'est avec appréhension que je me suis donc dirigé à ce moment là vers la zone "loisirs & culture", dans le but inavouable d'aller y écouter des disques. En passant devant le rayon livres, la présence de l'intégrale Marc Levy en tête de gondole me fit redouter le pire en ce qui concernait la musique. Qu'allais-je trouver? Un album de reprise des Stooges par Matt Pokora? Un hommage à Lou Reed par Michel Sardou? Presque ça, en réalité, mais surtout, à ma grande surprise, je tombai sur le dernier album de David Gilmour, album à côté duquel j'étais auparavant toujours passé... Ayant succombé à l'achat, influencé par le sticker vantant la présence de Crosby, Nash & ... Wright sur le disque, j'introduisis l'objet dans mon lecteur dès mon retour. Venons en donc aux faits: cet album, c'est indéniablement du Pink Floyd. On an Island commence comme The Division Bell, solos gilmouriens à l'appui: même structure, même son de guitare. L'intro de l'album donne le ton, d'un goût douteux genre "Coming back to life". la chanson titre "On an Island" met en valeur une partie de chant agréable, mais on retombe vite dans les travers guitaristiques de l'ami Dave. Pourtant, à la moitié de l'album, bonne surprise, on a la sensation de revenir à du Pink Floyd antérieur, ambiance Meddle ou Wish You Were Here. Les titres sont plus posés, moins grandiloquents, le son plus agréable, les solos moins lourdos ("Red Sky at Night", "Then I Close My Eyes", "Smile", "A PocketFul of Stones"), bref, au final, on est rassurés. On an Island est certes loin d'être un album marquant ou novateur. C'est davantage un disque empreint nostalgie, et qui rappelle de manière évidente la façon dont Gilmour a marqué le Floyd.